One Ocean Summit,

« Pour un traité en faveur de la haute mer »

Expédition MED fait parti des signataires

L’article de Ouest France

Dans le cadre du projet “1 Ocean, le grand témoignage sur l’Océan” mené en partenariat avec l’UNESCO, une équipe menée par le photographe plongeur Alexis ROSENFELD et la scientifique Laetitia HEDOUIN, chercheuse au CNRS – CRIOBE vient d’effectuer une mission d’exploration d’envergure sur un récif corallien profond en plein coeur du Pacifique. Doté d’une couverture corallienne exceptionnellement élevée, ce site présente un important intérêt pour les scientifiques. Il pourrait s’agir de l’un des plus grands récifs profonds au monde, dans un état de conservation inégalé. Ce récif corallien unique s’étend sur plusieurs hectares et inspire à son spectateur un indescriptible sentiment de magie. “Il s’agit d’un décor à perte de vue, recouvert de ces coraux en forme de roses géantes qui tapissent le fond. Elles me font penser à l’œuvre d’un grand couturier. “ nous explique le photographe. *** Local Caption *** LEGENDE : Découvert près de Tahiti, ce récif profond est doté d’une couverture corallienne exceptionnelle, dans un état de conservation inégalé. Alexis Rosenfeld

Lettre ouverte au président de la République

Objet : Nous comptons sur vous pour que la France conclue un traité ambitieux en faveur de la haute
mer au nom de l’UE



Monsieur Le Président,

Nous, les organisations françaises soussignées, unissons nos voix pour vous demander de prendre
toutes les mesures et les dispositions nécessaires afin de garantir qu’un traité ambitieux soit conclu
pour protéger la vie marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale dans le cadre des
Nations Unies en 2022.

La haute mer, qui représente près de la moitié de la surface de la planète, est essentielle pour toute
vie sur terre, mais se voit menacée du fait d’une absence de gouvernance et de protections vitales à
sa survie.

La voix de la France est l’une des plus progressistes au sein de l’UE à ce sujet, et l’UE s’est engagée à
défendre un traité « ambitieux ». Pourtant, cette ambition manque de se traduire dans les
propositions avancées par l’UE lors des négociations à l’ONU. Les principales questions de fond portées
par l’UE sont actuellement en deçà de l’action transformatrice audacieuse et nécessaire pour assurer
un océan sain à l’avenir.

La France peut et doit jouer un rôle clé par votre leadership.
Nous exhortons la France à travailler avec les autres États membres de l’UE et la Commission
européenne, pour garantir que les promesses s’agissant de conclure un traité ambitieux soient
concrétisées dans les détails déterminants suivants, garants de l’efficacité de ce nouveau traité :

  1. Aires Marines Protégées (AMP) : L’organe décisionnel du traité doit être habilité à décider de «
    mesures de gestion », y compris concernant l’établissement et la gestion efficace d’un réseau d’AMP.
    Cette disposition permettra de combler les lacunes des organisations régionales ou sectorielles
    existantes qui n’ont pas la conservation de la biodiversité comme mandat principal et qui sont
    actuellement incapables de faire face aux impacts cumulatifs et intersectoriels des activités humaines,
    dont le changement climatique en haute mer fait partie.
  2. Études d’impact sur l’environnement (EIE) : Il est impératif que le traité :
    a. Adopte le principe de précaution et utilise des seuils stricts pour déterminer quand une EIE doit être
    entreprise.
    b. Établisse une norme uniforme mondiale pour toutes les activités en haute mer, y compris pour les
    organismes existants qui supervisent les EIE spécifiques à un secteur ne répondant pas à cette pratique
    fondamentale d’EIE.
    c. Prévoie un examen scientifique approprié des EIE par tous les pays et les parties prenantes par
    l’intermédiaire d’un organisme scientifique établi par le traité.
    d. Autorise tous les États membres du traité, via la COP, à décider si une activité proposée pouvant
    avoir un impact sur les biens communs mondiaux peut avoir lieu.
  3. Ressources génétiques marines, renforcement des capacités et transfert de technologies marines :
    Il est nécessaire de veiller à ce que des offres justes et crédibles ainsi qu’un mécanisme de financement
    efficace soient proposés aux pays en développement, afin de répondre à leurs besoins et pour que ces
    pays puissent bénéficier équitablement de l’utilisation durable de la diversité biologique marine.

    La France a affiché sa volonté de défendre activement l’océan en s’engageant à accueillir le One Ocean
    Summit à Brest en février 2022. À l’approche du prochain cycle de négociations décisives sur les traités
    en mars 2022, les signataires de cette lettre ouverte exhortons la France à mener de front les
    discussions avec l’UE afin que celle-ci s’accorde à prendre les décisions politiques courageuses sur les
    thèmes mentionnés ci-dessus.

    Nous ne devons pas laisser deux décennies de discussions aboutir au maintien du statu quo, au
    contraire. Nous devons nous assurer qu’elles apportent le changement transformateur nécessaire
    pour faire face aux urgences auxquelles l’océan est confronté. Nous appelons la France à faire preuve
    de détermination politique afin d’élever le niveau d’ambition nécessaire pour restaurer la santé de nos
    océans.
    Cordialement,

    Les signataires
    Jean François Julliard, Directeur général de Greenpeace France
    Jacqueline Délia Brémond, Présidente Déléguée de Fondation Ensemble
    André Abreu, Responsable de la politique internationale chez Fondation Tara Océan
    Frédéric Le Manach, Directeur Scientifique de BLOOM
    Arnaud Schwartz, Président de France Nature Environnement
    Patrick Deixonne, Membre de la société des explorateurs français
    David Germain-Robin, Directeur de Ifaw France
    Thomas Lesage, Fondateur de Children for the Oceans
    Gwénola Kervingant, Présidente de Bretagne Vivante
    Collectif Extinction Rebellion Brest
    Malaury Morin, Co-fondatrice & Scénariste-
    Reporter de Blutopia
    Pôle Actions et Lobbying citoyens, Citoyens pour le Climat
    Muriel Arnal, Présidente fondatrice de One Voice
    Manon Goffart et Thibaut Prévost, Coprésidents chez Les Climat’Optimistes
    Yvan Griboval, Président OceanoScientific France & Monaco
    Simon Bernard, CEO & Co-fondateur de Plastic Odyssey
    François Frey, Président chez Esprit de VELOX
    Pascale Moehrle, Directrice Exécutive, Oceana
    Bruno Dumontet, Directeur et fondateur chez Expédition MED
    Aurélie Dubois, Déléguée Générale RespectOcean
    Anne-Sophie Roux, Fondatrice & CEO
    Emmanuelle Périé-Bardout, Fondatrice Under The Pole
    David Sussmann, Président Pure Ocean Fund
    Apoline Zahorka, Co-présidente de Juste 2.0°C
    Jacques Pérennès, Représentant de AE2D
    Anne Tessier, Directrice Générale Déléguée de Marepolis
    Anne-Sophie Roux, Représentante France de SOA
    Martin Laurent, Fondateur de Neographic Digital

Voir l’appel et les signataires :

https://edu.ui.ac.id/-/