One Ocean Summit,
« Pour un traité en faveur de la haute mer »
Expédition MED fait parti des signataires
Lettre ouverte au président de la République
Objet : Nous comptons sur vous pour que la France conclue un traité ambitieux en faveur de la haute
mer au nom de l’UE
Monsieur Le Président,
Nous, les organisations françaises soussignées, unissons nos voix pour vous demander de prendre
toutes les mesures et les dispositions nécessaires afin de garantir qu’un traité ambitieux soit conclu
pour protéger la vie marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale dans le cadre des
Nations Unies en 2022.
La haute mer, qui représente près de la moitié de la surface de la planète, est essentielle pour toute
vie sur terre, mais se voit menacée du fait d’une absence de gouvernance et de protections vitales à
sa survie.
La voix de la France est l’une des plus progressistes au sein de l’UE à ce sujet, et l’UE s’est engagée à
défendre un traité « ambitieux ». Pourtant, cette ambition manque de se traduire dans les
propositions avancées par l’UE lors des négociations à l’ONU. Les principales questions de fond portées
par l’UE sont actuellement en deçà de l’action transformatrice audacieuse et nécessaire pour assurer
un océan sain à l’avenir.
La France peut et doit jouer un rôle clé par votre leadership.
Nous exhortons la France à travailler avec les autres États membres de l’UE et la Commission
européenne, pour garantir que les promesses s’agissant de conclure un traité ambitieux soient
concrétisées dans les détails déterminants suivants, garants de l’efficacité de ce nouveau traité :
- Aires Marines Protégées (AMP) : L’organe décisionnel du traité doit être habilité à décider de «
mesures de gestion », y compris concernant l’établissement et la gestion efficace d’un réseau d’AMP.
Cette disposition permettra de combler les lacunes des organisations régionales ou sectorielles
existantes qui n’ont pas la conservation de la biodiversité comme mandat principal et qui sont
actuellement incapables de faire face aux impacts cumulatifs et intersectoriels des activités humaines,
dont le changement climatique en haute mer fait partie. - Études d’impact sur l’environnement (EIE) : Il est impératif que le traité :
a. Adopte le principe de précaution et utilise des seuils stricts pour déterminer quand une EIE doit être
entreprise.
b. Établisse une norme uniforme mondiale pour toutes les activités en haute mer, y compris pour les
organismes existants qui supervisent les EIE spécifiques à un secteur ne répondant pas à cette pratique
fondamentale d’EIE.
c. Prévoie un examen scientifique approprié des EIE par tous les pays et les parties prenantes par
l’intermédiaire d’un organisme scientifique établi par le traité.
d. Autorise tous les États membres du traité, via la COP, à décider si une activité proposée pouvant
avoir un impact sur les biens communs mondiaux peut avoir lieu. - Ressources génétiques marines, renforcement des capacités et transfert de technologies marines :
Il est nécessaire de veiller à ce que des offres justes et crédibles ainsi qu’un mécanisme de financement
efficace soient proposés aux pays en développement, afin de répondre à leurs besoins et pour que ces
pays puissent bénéficier équitablement de l’utilisation durable de la diversité biologique marine.
La France a affiché sa volonté de défendre activement l’océan en s’engageant à accueillir le One Ocean
Summit à Brest en février 2022. À l’approche du prochain cycle de négociations décisives sur les traités
en mars 2022, les signataires de cette lettre ouverte exhortons la France à mener de front les
discussions avec l’UE afin que celle-ci s’accorde à prendre les décisions politiques courageuses sur les
thèmes mentionnés ci-dessus.
Nous ne devons pas laisser deux décennies de discussions aboutir au maintien du statu quo, au
contraire. Nous devons nous assurer qu’elles apportent le changement transformateur nécessaire
pour faire face aux urgences auxquelles l’océan est confronté. Nous appelons la France à faire preuve
de détermination politique afin d’élever le niveau d’ambition nécessaire pour restaurer la santé de nos
océans.
Cordialement,
Les signataires
Jean François Julliard, Directeur général de Greenpeace France
Jacqueline Délia Brémond, Présidente Déléguée de Fondation Ensemble
André Abreu, Responsable de la politique internationale chez Fondation Tara Océan
Frédéric Le Manach, Directeur Scientifique de BLOOM
Arnaud Schwartz, Président de France Nature Environnement
Patrick Deixonne, Membre de la société des explorateurs français
David Germain-Robin, Directeur de Ifaw France
Thomas Lesage, Fondateur de Children for the Oceans
Gwénola Kervingant, Présidente de Bretagne Vivante
Collectif Extinction Rebellion Brest
Malaury Morin, Co-fondatrice & Scénariste-
Reporter de Blutopia
Pôle Actions et Lobbying citoyens, Citoyens pour le Climat
Muriel Arnal, Présidente fondatrice de One Voice
Manon Goffart et Thibaut Prévost, Coprésidents chez Les Climat’Optimistes
Yvan Griboval, Président OceanoScientific France & Monaco
Simon Bernard, CEO & Co-fondateur de Plastic Odyssey
François Frey, Président chez Esprit de VELOX
Pascale Moehrle, Directrice Exécutive, Oceana
Bruno Dumontet, Directeur et fondateur chez Expédition MED
Aurélie Dubois, Déléguée Générale RespectOcean
Anne-Sophie Roux, Fondatrice & CEO
Emmanuelle Périé-Bardout, Fondatrice Under The Pole
David Sussmann, Président Pure Ocean Fund
Apoline Zahorka, Co-présidente de Juste 2.0°C
Jacques Pérennès, Représentant de AE2D
Anne Tessier, Directrice Générale Déléguée de Marepolis
Anne-Sophie Roux, Représentante France de SOA
Martin Laurent, Fondateur de Neographic Digital