Les plastiques « OXO » à la poubelle.

Ces sacs plastiques qui nous mentent et se fragmentent
ne sont pas biodégradables,

le député Arnaud Leroy demande leur interdiction
au nom du principe de précaution. 

Photo : Bruno Dumontet / Expédition MED

Paris (AFP) – Les sacs en plastique traditionnel traités pour être « biodégradables » sont-ils vraiment bons pour l’environnement? Rien ne le prouve, répond un député socialiste qui vient de déposer une proposition de loi pour les interdire, tandis que les industriels furieux, dénoncent une manœuvre pour les évincer du marché.

« J’espère que cette proposition de loi sera examinée avant juin », déclare à l’AFP Arnaud Leroy, député des Français établis hors de France (5e circonscription), qui l’a déposée la semaine dernière.

Selon lui, le principe de précaution s’applique. « Il y a un gros débat sur la biodégradabilité de ses sacs. Je demande simplement que soit démontrée l’innocuité de la technique avant la poursuite de mise sur le marché ».

Les déchets en plastique polluent terres et océans, où ils s’élèveraient à six millions de tonnes par an, présentant de multiples risques pour la faune, les éco-systèmes et, éventuellement, pour la santé.

Deux nouveaux types de plastique se veulent la solution: les bio-plastiques ou hydro-biodégradables à base d’amidon de maïs ou encore de pomme de terre, et les plastiques oxo-dégradables.

Ce sont ces derniers qui sont visés par la proposition de loi. Ils sont fabriqués à base de polymères traditionnels mais, grâce à des additifs, comme des sels de métaux, le plastique abandonné dans la nature s’oxyde sous l’action de la lumière et/ou de la chaleur puis, assurent ses producteurs, fini par totalement se biodégrader.

Ces plastiques –qui se déclinent essentiellement en sacs et films agricoles– représentent environ 10% du marché aujourd’hui en France, indique à l’AFP Philippe Michon, représentant exclusif en France de la compagnie britannique Symphony environmental, un des principaux fabricants de ces additifs dans le monde.

« Leur intérêt est qu’ils ont un faible surcoût par rapport à un sac plastique traditionnel, 10% à peu près, et le but du jeu est qu’on limite l’influence du plastique abandonné sur l’environnement », explique M. Michon, qui vend ses additifs à une trentaine de fabricants français.

Faux, assure Arnaud Leroy.  Ces plastiques « se désagrègent en fines particules de plastique, le plus souvent du polyéthylène fossile, sans jamais atteindre la déstructuration moléculaire finale qui caractérise la biodégradation », écrit-il dans la proposition de loi.

Ils « n’ont pas fait la preuve de leur absence d’innocuité » et « le principe de précaution doit être appliqué dès lors que les risques sur la santé et l’environnement ne peuvent plus être écartés ».

Une étude en 2010 du ministère britannique de l’Environnement concluait que « le sort du plastique oxo-dégradable après s’être fragmenté en fine poudre n’est pas clair ». « Il est recommandé de mener des études pour déterminer s’il y a dégradation complète et à quelle échéance ».

« Si des particules fines persistent après une longue période, il faudra établir leurs effets sur l’environnement », poursuivait l’étude, qui recommandait également de ne pas recycler ces « oxo » au risque de fragiliser les plastiques traditionnels.

Furieuse, l’Association des plastiques oxo-biodégradables a rejeté ces accusations, mettant en avant d’autres études– dont une de 2011 assurant que 91% du plastique finit biodégradé dans le sol après 24 mois– et dénonce une manœuvre politique et industrielle.

Cette proposition de loi « relève du lobbying à peine déguisé pour évincer les plastiques oxo-biodégradables du marché français et laisser la place aux bio-plastiques qui ne sont pas aussi compétitifs et ont une utilité limitée », dénoncent les industriels, qui assurent par ailleurs qu’une telle loi contreviendrait au droit européen.

La filière bioplastique, dont les deux plus gros fabricants en France sont Barbier et Sphere, revendique un peu plus de 4.000 emplois sur le sol français.

Pour M. Michon, « depuis plusieurs années, il y a une forte volonté d’essayer de développer les filières de fabrication de films à base végétale, en imposant des taxes sur les sacs plastiques traditionnels ». « La demande d’interdiction doit être fondée sur des éléments scientifiques qui tiennent la route or je n’en vois pas », ajoute-t-il.

© AFP

En se maquillant
et se déguisant
pour faire croire à leur biodégradabilité,
ces sacs « Oxos »
fragmentables sont une des source importante à l'origine des milliards
de particules de plastiques
qui polluent
l'environnement marin.
 
 

Définition de l'ADEME sur les plastiques dits : oxo-dégradables
Une nouvelle catégorie d'emballages s'est récemment développée, les plastiques dits « oxo-dégradables »,« oxobiodégradables» ou « oxo-fragmentables ».
Ces emballages sont fabriqués à partir de polymères auxquels sont ajoutés des additifs oxydants minéraux favorisant leur dégradation en morceaux plus petits (même invisibles à l'œil nu). Généralement utilisés pour des produits à courte durée de vie (sacs de caisse, emballages…), ces plastiques se fragmentent, sous certaines conditions (lumière, chaleur…), mais ne sont pas biodégradables. Ils pourraient même générer des effets négatifs sur l'environnement à travers l'accumulation de résidus dans le milieu.

Un petit tour d'observation de la distribution en France a permis de découvrir une situation désastreuse. Plus de 90% des sacs à usage unique présentés comme biodégradables sont en fait des « oxos » plus ou moins déguisés ou maquillés, en sacs « Biodégradables » !

Pour exemple : ce petit sac de fruit et légumes en plastique Oxo, (voir photo ci-dessus) présenté comme "100 % biodégadable" pourra se fragmenter en 1655 particules de vrai plastique et non biodégradable, d'une taille de 0,5 cm2 qui finiront par se disperser dans l'environnement, les sols, les rivières et le milieu marin…. .
Au regard de la quantité des sacs plastiques « Oxos » distribués et des milliards de fragments qu'ils génèrent, nous sommes face à un véritable écocide environnemental.

 

Des solutions existent,
notamment les vrais sacs biodégradables et compostables,
reconnaissables aux logos ci-dessous.
Ces sacs sont réellement biodégradables en 6 mois
et compostables en 3 mois.

 

 

Un décret est actuellement en cours d'écriture et
l'on peut souhaiter que l' intérêt environnemental de ce décret
« sacs de caisse » soit élargi à l'ensemble des sacs à usage unique

Expédition MED

https://edu.ui.ac.id/-/