Dangers de l’océan, océans en danger…
Mais si les océans atténuent les effets des changements climatiques en absorbant environ 30 % du dioxyde de carbone produit par les humains, 40 % de leur surface sont affectés par la pollution, la destruction d’habitats côtiers et la diminution des stocks de poissons induites de notre activité. Et alors que moins de 20 % des fonds marins ont été explorés et que seule une infime partie des animaux les peuplant ait été recensée, plus de 90 % des dix espèces les plus pêchés sont en voie de disparition. Près de 50 % des autres espèces commerciales sont, elles, menacées par l’industrie de la pêche.
Par son histoire et ses situations géographiques qui s’étalent sur trois océans et la mer Méditerranée, la France dispose de la deuxième zone économique marine sur Terre, habitée par 13 000 espèces endémiques. Un écosystème à préserver et/ou à restaurer, comme c’est l’ambition de l’Agence de l’eau et de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée, qui se sont données pour objectif le « bon état écologique » du milieu marin au plus tard en 2020, ou du laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer, qui étudie l’impact de l’acidification des océans sur la flore et la faune.
Un laboratoire qui a également mis en place une carte d’observation des méduses pour prévenir les baigneurs de la présence des célèbres et très urticantes Pelagia Noctiluca en Méditerranée. Une invasion d’espèces différentes touche aussi l’Atlantique, due aux vents et aux courants marins qui les rabattent vers la côte, tout comme des déchets. Dans le Pacifique, 3,5 millions de tonnes de ces ordures, principalement des microplastiques, ont fini par former un « septième continent », comme le qualifient certains scientifiques. S’étalant sur cinq fois la surface de la France avec une épaisseur de 30 m, cette plaque visible depuis les satellites aurait triplé en vingt ans.