A la découverte de la PLASTISPHERE, ce nouvel écosystème inquiétant
“Né du plastique, la plastisphère, un des écosystèmes les plus récent
de notre planète menace les mers et les océans”
Photos : Erik Zettler/Marine Biological Laboratory - vue au microscope électronique de colonies de la bactérie Vibrio sur un déchet de plastique.
La campagne Expédition MED 2017 embarque une équipe interdisciplinaire, composée de scientifiques, de marins et d’éco-volontaires qui naviguera sur près de 2000 milles nautiques avec l’objectif d’étudier la Plastisphère.
Cette recherche sera menée en partenariat avec les biologistes Linda Amaral-Zettler et Erik Zettler (NIOZ-Royal Netherlands Institute for Sea Research) qui ont découvert la présence de bactéries du genre Vibrio sur des microplastiques dans l’océan Atlantique. Ils ont inventé le nom anglais « Plastisphère » pour décrire ces nouveaux habitats pélagiques et les communautés de micro-organismes qui les habitent.
Ces deux chercheurs, ont inventoriés toute une faune de microorganismes vivant directement sur les déchets plastiques flottants et qui s’en nourrissent. Selon Erik Zettler, trente minutes après son arrivée en mer, un déchet plastique est colonisé, et s’il flotte dans une ferme d’aquaculture, il a la possibilité de la contaminer.
L’invasion biologique et bactériologique des déchets plastiques colonisés par des communautés de bactéries qui est potentiellement dangereuses pour l’écosystème marin et pathogènes pour l’homme devient un phénomène inquiétant.
Composé par des macrodéchets et des microplastiques (fragments d’une taille < 5 mm) et colonisé par les communautés microbiennes qui y vivent dessus, ce nouvel habitat joue un rôle clé dans l’agrégation et le transport de produits chimiques toxiques et de micro-organismes envahissants dans les écosystèmes marins.
L’inquiétude est de savoir jusqu’où la contamination des déchets plastiques peut s’infiltrer dans la chaîne alimentaire. La bactérie qui inquiète le plus, est celle du genre « vibrio » qui est déjà présente dans l’océan et dont la plus connue est celle qui est vectrice du choléra et d’autres maladies gastro-intestinales chez l’humain. Ce qu’ont constaté les chercheurs, c’est que cette bactérie a le potentiel de se reproduire en grande quantité et de s’attaquer également au système digestif des poissons. le programme
La campagne scientifique d’Expédition MED 2017, à bord du voilier “le Ainez”, prendra le large depuis le port de Fiumicino, près de Rome en Italie, le 22 juin 2017 pour sillonner pendant deux mois la Mer Méditerranée méridionale et centrale.