250 milliards de microplastiques flottants en Méditerranée !
C’est l’estimation signalée par l’Ifremer et l’Université de Liège.
Les microdéchets prélevés durant l’été 2010 dans le cadre de l’Expédition MED ont tous été analysés. Les deux laboratoires partenaires sur le sujet se sont montrés particulièrement efficaces pour dresser ce premier état des lieux sur les microplastiques en Méditerranée. Les résultats obtenus au cours de la campagne 2010 interpellent, tant la charge en plastique fut parfois plus abondante que celle imaginée au départ :
• 90 % des stations visitées ont montré la présence en surface de microdéchets faits de plastique pour la grande majorité (prélèvements réalisés dans les 20 premiers centimètres de surface).
• en moyenne, le nombre de microdéchets flottants atteint 115.000 éléments par km2, avec un maximum rencontré de 892.000 éléments.
• cette concentration moyenne dépasse celle des gyres océaniques (les tourbillons formant les « continents de déchets » du Pacifique et de l’Atlantique souvent cités dans les médias), avec davantage de stations présentant de fortes concentrations (plus de 100.000 éléments). La valeur maximale mesurée est comparable à celle trouvée dans les gyres.
• les extrapolations sont toujours très discutables car l’échantillon est réduit (40 stations) et restreint au bassin nord ouest. L’ordre de grandeur peut néanmoins être signalé : il y aurait ainsi environ 250 milliards de microdéchets flottants pour l’ensemble de la Méditerranée !
Ces résultats sont issus d’une première série de mesures au large des côtes françaises et dans le Nord de l’Italie (voir le rapport 2010 ici). Ils feront l’objet d’une publication scientifique, car ils fournissent un premier aperçu de cette pollution en Méditerranée.
Au niveau de l’impact sur les écosystèmes, l’étude de l’absorption de microdéchets par une famille de poissons (les Myctophidés) est en cours suite aux prélèvements de la campagne 2010.